Psychodrome : La philosophie pour les nuls

Auteur:  VII

Editeur : Sonatine Artistes

Genre : Science-Fiction

Publication le 3 Mars 2020

Lecture Coup de Poing (ou Coup de Coeur ?)

Il y aurait tant à dire sur Louie Zenher : psychologue excentrique, amateur de jazz expérimental, farouche activiste anti-carcéral… Le problème c’est que c’est un homme qui ne dort plus. En tentant de remédier à ses insomnies, il tombe dans le piège que lui tendent les laboratoires Mentha. Contre son gré, il se retrouve expédié en 2039 en tant que candidat pour une extravagante émission de télé-réalité : le Psychodrome. Mais Zenher n’est pas du genre à se plier aux normes et compte profiter de l’occasion pour secouer les générations futures.

Toujours confinée, mais pas dépourvue de romans à lire et chroniquer ! Dans mon but d’essayer de terminer toutes les lectures que j’ai acceptée sur le site « Simplement Pro », j’ai décidé de continuer ma route avec « Psychodrome ». L’auteur ayant été suffisamment adorable pour m’envoyer non-seulement le roman en format papier, mais également avec un marque-page et un sticker (qui décore parfaitement la liseuse, s’accordant merveilleusement avec les couleurs de cette dernière d’ailleurs), je dois avouer que j’étais fortement intriguée par ce récit. Une couverture très simple, un pseudonyme énigmatique, un résumé envoûtant… Tous les ingrédients étaient réunis pour que je passe un bon moment. Et ?

« Quand l’aiguille de l’électrophone se plaça automatiquement au début du sillon, le saxophone déréglé d’Albert Ayler se mit à rugir. »

J’ai eu 7 au baccalauréat de philosophie. Coefficient 7, évidemment. Bref, j’ai raté ma mention bien à cause de cette matière à laquelle je n’ai jamais rien réussi à comprendre. Quel rapport avec ma lecture, me direz-vous ? Tout bonnement la philosophie. Le roman est un mélange de science-fiction et d’intense philosophie. Alors vous me direz, la SF implique forcément une sorte de philosophie. Mais là, c’est quand même beaucoup plus exacerbé. Du coup, pour rentrer dans l’histoire, il m’a vraiment fallu attendre le second chapitre, car le premier est un concentré de références philosophiques intéressantes certes, mais qui m’ont demandé un gros travail au niveau du cerveau (peu habitué à réfléchir aussi intensément depuis quelques semaines). Et une fois que l’histoire commence… C’est une vraie partie de plaisir. J’ai juste adoré cette sorte de « Hunger Games », mixé avec « Secret Story » sur un fond de philosophie (si cette phrase ne vous a pas convaincu de lire ce roman, rien d’autres ne le fera).

Le personnage de Louie Zenher est exactement le type de personnage que j’aime parce qu’il est volontairement grotesque et conscient de l’être. Il porte des cravates ridicules, des spartiates/chaussettes, c’est un écrivain qui n’a pas vraiment connu le succès et qui se « moque » des hallucinations de son patient (il est psychologue). C’est un personnage à la fois génial et détestable, ce qui en fait donc un humain, dans tous les sens du terme. Alors, quand il se retrouve coincé dans le Psychodrome, je n’ai pas pu m’empêcher d’espérer ne rien apprendre de trop gênant ou malaisant sur lui, de la même manière que vous ne voudriez pas apprendre les petites habitudes sales de vos amis. Mais bon, ce n’est pas comme si l’auteur allait écouter et écrire un roman entièrement clean, alors que le contraire permettrait justement de faire passer le message du roman et d’approfondir la psychologie des personnages, hein ? Et je dois dire que vraiment, j’ai rarement lu un roman qui m’a choqué aussi violemment, du début à la fin. Il n’y a pas un sens moment où j’ai pu avoir une pause. Toutes les révélations m’ont mit des claques !

« Oui, Alebert Ayler est bien le meilleur ! »

J’ai vraiment fini le roman en fixant le mur pendant dix minutes, la tête vide. Tout ce qui est évoqué dans le roman est dans l’unique but de nous faire réfléchir, c’est sûr, mais la manière dont cela est fait différencie les romans sympathiques et les romans mémorables. Et je dois dire qu’avec ce blog, je passe mon temps à mettre à jour ma liste de romans mémorables ! La vérité, c’est que ce récit a trouvé en moi un écho parce que c’est exactement le type de roman que j’aimerai écrire. Un roman avec un message fort et un fil rouge si puissant qu’une fois terminé, le lecteur n’a pas d’autre chose que d’être chamboulé et de vouloir repenser sa vie, ses actions et sa façon de penser pour éviter ce qui, selon ce roman, pourrait arriver dans le futur. Et en bonus, il y a même une théorie du multivers qui est abordé, même si on ne saura jamais si tout cela est réel ou si notre ami Louie a été la victime de ses insomnies…

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