S’il Suffisait d’Aimer : L’Amour des Jeux, les Jeux de l’Amour, tomber amoureux ou périssez comme des boeufs

Auteure:  Sophie Trembley

Editeur : Sudaresnes

Genre : Science-Fiction

Publié en Août 2020

Lecture Coup de Coeur

Dans un monde où la population est divisée en deux grandes catégories, les Fades et les Normaux, l’amour est plus important que tout. L’Institut, l’organisme regroupant des centaines de spécialistes des sentiments, est le maitre de l’univers, celui qui déclare certaines personnes inaptes à aimer.
Ces personnes sont enfermées, torturées, brisées, moquées. Pour rajouter au supplice, une téléréalité populaire les mettant en scène se déroule chaque année afin de les ridiculiser.
Ces personnes, les Fades, n’existent pas aux yeux de la loi.
Et Élodie en est une. 

J’ai découvert Sophie sur Wattpad sous le pseudonyme « Ecrivaine13 », lorsque je suis tombée sur son roman « Cible – Tome I » que j’avais littéralement dévoré. Malheureusement, comme 98% de mes lectures Wattpad, j’ai fini par abandonner ma lecture en attendant le chapitre suivant et je ne suis pas revenue la semaine suivante (je sais, je suis une mauvaise lectrice…). Pourtant, j’ai continué de suivre l’avancée de cette jeune auteure sur les réseaux, notamment Instagram. C’est pourquoi, lorsqu’elle s’est mise à chercher des chroniqueurs pour ce roman, j’ai sauté sur l’occasion. Un roman que je n’avais pas lu, mais qui ne pouvait qu’être bon puisque j’avais adoré « Cible », écrit plusieurs années auparavant. Alors, qu’ai-je pensé de « S’il Suffisait d’Aimer » ?

«Voilà déjà quelques mois que l’Institut de l’Amour mène l’enquête afin de découvrir les origines de ce que nous appelons l’amour.»

Le roman est une science-fiction, au cas où le résumé ou ma fiche sur le roman ne vous l’ait pas indiqué. Je dois dire que j’en critique de plus en plus et ça me rend très, très heureuse. Nous commençons donc le roman le 11 juin 2079 avec ce qui semble être un article de presse au sujet de l’Institut de l’Amour et ses recherches sur le gène de l’amour, avant de finalement entrer dans le sujet avec notre héroïne, qui se trouve être une Fade. Qu’est-ce qu’une Fade ? Ce sont les gens qui ne possèdent pas le fameux gène de l’amour. Et que fait-on avec eux ? On les enferme dans l’Institut bien sûr ! Arrachés à leurs familles dès l’âge de sept ans, ils restent à l’Institut jusqu’à leurs dix-huit ans où ils seront envoyés dans « les arènes ». Ce qui soulève les questions, c’est que ces fameux Fades ne sont pas autorisés à rencontrer des membres du sexe opposés, bien qu’incapable de ressentir des sentiments amoureux. Alerte niveau drapeau rouge ! Qu’est-ce que cela peut bien cacher ? C’est une question à laquelle nous aurons notre réponse plus tard. Pour le moment, nous découvrons encore le personnage d’Elodie, notre héroïne. Elle nous apparaît comme résignée par sa condition, sans que cela n’ait eu d’effet sur son franc-parler ou ses « mauvaises » manières, ce qui la place dans des situations difficiles par moment. Lorsque nous commençons le livre, elle est en plein dans sa dernière punition : privée de déjeuner pendant un an. Ainsi, nous la découvrons faible, très maigre, pratiquement squelettique et pourtant pleine de belles idées et de beaux idéaux.

Nous suivons Elodie dans ses préparations pour « l’arène », qui est en fait une télé-réalité peuplée de Fades. Au final, après les explications, je dois dire que j’ai un petit peu pensé à « Hunger Games », avec l’idée de créer des « couples » mixtes et de faire en sorte qu’un seul de ces couples ne puissent survivre. Cependant, étant donné que ce sont les « Normaux » qui votent pour les couples à éliminer, le parallèle avec HG est vite écarté. L’intrigue est bien menée, nous permettant d’avoir le même sentiment de terreur qu’Elodie lorsque nous apprenons cette nouvelle et d’essayer d’imaginer ce qui pourrait arriver une fois les couples créés et le jeu commencé. La plume de Sophie est exactement comme dans mes souvenirs, fluide et agréable, avec un très bon traitement des personnages. Elodie est très cynique dans sa façon de penser (c’est peut-être pour ça que je l’adore ?), nous présentant les Fades et sa vie de façon très détaché et ironique, nous permettant d’avoir des petits sourires ici et là. Je dois dire que sa séquence d’interrogation pour lui trouver son partenaire idéal m’a fait froid dans le dos, mais les réactions de Lory face aux réponses de notre jeune héroïne étaient assez hilarantes. Mon second personnage favori est, sans surprise, Jacob. C’est une version masculine d’Elodie, ce qui rend leur… « partenariat » absolument parfait. Leur évolution est parfaite, si je puis dire. J’ai adoré voir leur relation grandir aux fils des pages et j’ai adoré Jacob dès les premières lignes de ce personnage. Et son histoire est si belle et triste…

Au final, l’intrigue dans son ensemble m’a plu. Oui, j’avais peur de relire une réécriture d’Hunger Games avec l’amour comme enjeu, mais c’est loin d’être le cas. Oui, j’avais peur d’une romance cul-cul en commençant le roman, mais j’étais loin du compte. Avec ce roman, j’ai découvert une nouvelle manière de traiter la romance dans un monde entièrement centré là-dessus. Un monde cruel, obsédé par l’idée que seuls les gens « Normaux » méritent de vivre, avec une définition de la normalité établie par l’Etat en place, rejetant tous les anormaux, ou « Fades » sans la moindre considération. Un monde dans lequel le lien maternel n’est pas de taille à affronter la terrible réalité que son enfant ne pourra peut-être jamais aimer, en oubliant l’ironie qui est que ce sont les mères, en aimant leurs enfants, qui leur apprend à aimer. J’ai adoré me plonger dans le monde d’Elodie et Jacob, versant ma petite larme avec eux et sentant ma colère grandir avec chaque injustice faite envers nos héros. J’aimerai vous dire que ce roman est un bon roman de young-adult à lire pour se divertir, mais la vérité, c’est que c’est un roman qui vous fera réfléchir sur la notion même de l’amour, qu’il soit amical, familial ou sexuel.

« Parce qu’ils seront capables d’aimer. »

En conclusion, je dirais que « S’il Suffisait d’Aimer » est un roman incroyable qui devrait être lu, au moins une fois. Les propos tenus par l’auteure, intentionnellement ou non, sonnent juste et tellement actuel qu’il est impossible de lire ce roman sans ressentir quelque chose. Alors pour finir cette critique, j’aimerai rappeler que tous les êtres humains sont nés libre et égaux en droit, en beauté, en gentillesse et en amour et que c’est votre décision que de modifier un de ces critères, en bien comme en mal.

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14 commentaire

  1. C’est vrai que le livre a l’air très intéressant. J’ai lu quelques romans de science fiction, mais pas récemment. Et je ne connais pas du tout Wattpad, je vais voir ce que c’est!

    1. C’est un site sur lequel des auteurs postent gratuitement leurs textes en échange d’avis de la part de la communauté ?

      1. Le résumé me fait rappeler au film Divergente, une société divisée en castes un peu comme Hunger Games ( les savants, les manuels…). C’est dommage que ce genre d’ouvrage ne soit pas mis en avant en librairie. Car j’achète selon les coups des libraires mais c’est toujours les mêmes auteurs qu’on retrouve. Je découvre également Wattpad.

        1. C’est aussi pour ça que je lis de moins en moins les romans en librairie… Il y a assez de gens qui en parlent, je préfère parler des petits auteurs que je rencontre au fil de l’eau 🙂

  2. coucou

    très intéressant en effet !
    Encore un livre qui serait passé à côté sans ton post
    bises

    1. C’est adorable, merci beaucoup !

  3. Danou tests et concours

    Merci du partage pour les personnes qui lisent.

  4. Hello ! Une histoire intéressante, et une découverte très sympa ?

  5. Coucou,

    Il est vrai que je ne suis pas branchée science-fiction, je suis plus thriller, policier, cosy-mystery/crime & littérature, mais pourquoi pas ! L’histoire est intéressante, j’accroche bien !

    Belle journée,
    Laura – Happy Lobster

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