Cogito : Hé si, les robots sont plus intelligents que nous

Auteur : Victor Dixen

Editeur : Collection R

Genre : Science-Fiction

Publié en 2019

Coup de Coeur

Un don du ciel… Roxane, dix-huit ans, a plongé dans la délinquance quand ses parents ont perdu leur emploi, remplacés par des robots. Sa dernière chance de décrocher le Brevet d’Accès aux Corporations : un stage de programmation neuronale, une nouvelle technologie promettant de transformer n’importe qui en génie… ou un pacte avec le diable ? Pour les vacances de printemps, Roxane s’envole pour les îles Fortunées, un archipel tropical futuriste entièrement dédié au cyber-bachotage. Mais cette méthode expérimentale qui utilise l’intelligence artificielle pour « améliorer » la substance même de l’esprit humain est-elle vraiment sûre ? En offrant son cerveau à la science, Roxane a-t-elle vendu son âme au diable ? Demain, l’intelligence artificielle envahira toutes les strates de la société. L’ultime frontière sera notre cerveau.

Je vais commencer par une petite confession… Je n’ai pas lu « Phobos ». La saga est dans mes envies d’achat et je craquerai peut-être au Salon du Livre de Paris… Mais du coup, je découvre Victor Dixen avec ce roman-ci, « Cogito ». Etant passionnée par la science-fiction (au point d’en écrire), je ne pouvais pas ne pas lire ce roman. La couverture est magnifique, le résumé est intriguant, le thème majeur du roman est plus qu’intéressant… J’ai vite craqué. Et puis bon, j’avoue que j’ai vu ce roman passer sur tellement de posts Facebook et Instagram (tous aussi beaux les uns que les autres), citant le roman comme étant un énorme coup de cœur, qu’il me fallait en avoir le cœur net. Est-ce que j’ai été déçue par ma lecture ?

« Je me permets de vous contacter aujourd’hui pour vous annoncer que vous avez été présélectionnée pour une bourse offerte par l’entreprise Noosynth, afin de participer au stage « Science Infuse » du printemps prochain – du 14 au 22 avril inclus -, dans les eaux internationales de l’Atlantique. »

Le personnage de Roxanne m’a conquis dès le début du roman (heureusement quelque part, vu que l’on va passer 500 pages avec elle), grâce à son histoire, son comportement, sa psychologie qui a été creusée et sa façon d’aborder la vie. Je dois avouer que son aversion pour la philosophie fait écho à la mienne et qu’en tant qu’ancienne littéraire ayant eu 7 au baccalauréat de philo’ alors que c’est une matière coef 7, je n’ai pu que me réjouir de trouver une héroïne qui me ressemble à ce point ! Mais surtout, je dois avouer que Roxanne est le moyen parfait de nous initier à tout le charabias technologique qui peut être assez dur à avaler pour un lecteur extérieur qui ne vit pas dans le même monde. Mais comme Roxanne apprend tout avec nous, ça rend le roman fluide et agréable à la lecture.

Les personnages de Faune et Lorenzo sont plutôt attachants, même si les débuts du second dans le roman est plutôt chaotique. Ses motivations sont plutôt niaises à mon sens et je n’ai pu qu’apprécier son évolution au cours du roman. Lorenzo m’est apparu au début comme l’amoureux transis un peu bête, prêt à tout pour une fille qui ne le remarquera que pour son argent et sa gloire. Et en général, ce n’est pas vraiment le genre de personnage auquel je m’attache et que j’aime suivre dans un roman, donc j’ai vraiment grincé des dents quand je le voyais apparaître en même temps que Perle. Heureusement pour moi, il évolue et finit par devenir un personnage très appréciable, se hissant assez haut dans la liste des personnages que j’apprécie (même si Roxanne reste assez loin devant).

Pour ce qui est de Faune, j’ai trouvé son histoire tout de suite extrêmement intéressante et ça me donne presque envie de lire un roman sur les fameux Affranchis, qui ont décidés de vivre loin de la technologie. J’ai tellement de questions sur leurs modes de vie, sur ce qui les a poussé à refuser la technologie, sur les débuts de leur « Résistance », comment les premiers ont commencés à vivre, à lutter contre la technologie… Grosso modo, j’aurai adoré que Faune soit mis plus sur le devant de la scène, qu’on creuse plus son passé peut-être. Mais ça reste un personnage à la fois attachant et mystérieux avec un comportement qui reste assez énigmatique.

« Vieil écrivain mort. Jeune lectrice vivante. Dialogue de sourds.« 

Le roman pose surtout la question de l’avancée technologique, savoir jusqu’où est-ce que l’on peut aller, quelles sont les limites morales à s’imposer et à ne pas franchir. Contrairement à certains romans où les avancées sont présentées de manière très positives jusqu’à ce qu’il y ait un bug, ici dès le départ, on est confronté à des robots qui paraissent désagréables, à un rejet de cette technologie par la plupart des stagiaires présents sur l’île et quand les soucis arrivent… On est presque pas surpris. Je dois avouer que j’ai tout de même été plus ou moins choquée quand les problèmes commencent, je ne m’attendais pas forcément à ce que ce soit aussi violent dès le début. Mais ça force aussi à réfléchir et à se demander : est-ce que je serais prête à faire cela pour m’assurer d’un futur ? Et quelque part, cela me fait froid dans le dos de penser que je puisse répondre « oui » sans aucun problème.

La relation entre Roxane et son père est probablement la meilleure relation du roman. Leurs arguments étaient mauvais mais basés sur une vieille rancœur qu’aucun des deux n’a su exprimer, les laissant dériver seuls au lieu de se reconstruire ensemble… J’ai été ravie du revirement de situation et ça m’a même mis une petite larme à l’œil. Un très bon point pour le roman, qui parvient à montrer une relation honnête et difficile, mais qui se donne les moyens de devenir meilleure. Et dois-je seulement parler de la fin ? En quelques mots peut-être. Une bataille pour l’humanité, autant pour sa survie que sa définition. Une fin pleine d’espoir pour la jeunesse, celle du roman mais aussi la nôtre, la seule à pouvoir agir pour transformer la société de demain. Si vous n’avez pas lu COGITO, je ne peux que vous encourager à le faire. Comme l’écrirait Roxane…

Ancienne société.

Moderne réalité.

Dialogue compliqué.

J’ai même pu, à la fin de ma lecture, faire le test officiel afin de savoir si j’étais humaine ou une Intelligence Artificielle… Et il se trouve que je suis majoritairement humaine, ce qui me rassure (enfin, je crois ? Rien n’est moins sûr…. Bienvenue dans COGITO).

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

[instagram-feed]