Auteure : Anne-Shopie Hennicker
Auto-Edition
Genre : Contemporain
Nombre de pages : 489
Résumé : « Quand je les vois, tous autour de moi, je me demande pourquoi ils m’en veulent autant… Je ne sais plus quoi faire ni où aller. Que leur ai-je fait pour voir autant de haine et de moqueries dans leurs yeux ? »
À 16 ans, Thomas est un lycéen doué, sportif et séduisant, qui a toutes les cartes en main pour réussir. L’image qu’il renvoie se rapproche pourtant de celle d’un tyran. Tous les élèves le craignent, lui et ses deux meilleurs amis. Tous, y compris Elena, une jeune fille solitaire et effacée, que Thomas maltraite depuis des années. Devenu son persécuteur, il a fini par transformer sa vie en un véritable enfer.
La donne change le jour où la limite est franchie. Un élément inattendu va provoquer la remise en question de l’adolescent : un mystérieux carnet aux lignes troublantes apparaît dans son quotidien. Et si de simples inscriptions avaient le pouvoir de tout faire basculer ?
C’est le deuxième roman traitant de harcèlement que je chronique en 2021 (le premier étant celui de Melany Bigot, « Mon Immortel ») et le 4e roman de l’auteure que je découvre. Je suis donc déjà familière de la plume d’Anne-Sophie et j’avais djà dévoré ses précédents romans (même si, dans mon souvenir, ils n’avaient pas été forcément des coups de coeurs aussi gros que celui-ci). Bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré ma lecture. De base, c’était une lecture commune, mais le récit m’a happée jusqu’à la dernière page… Oups ?
Mon avis général :
Le roman ne juge et ne critique personne. Bien sûr, il dénonce le harcèlement, les comportements aggressifs et Thomas n’est pas épargné lui-même. Pourtant, on a pas forcément l’impression que ce qui lui arrive est dû au « karma ». Karma : il a fait du mal, il lui arrive du mal, bom, justice. Non, tout ce qui lui arrive de mal a une cause définie, généralement ses camarades et aucune justification n’est donnée. J’ai même apprécié que le roman aille jusqu’au bout des choses. Il y a non seulement une prise de conscience du personnage principal, mais aussi une remise en cause. Et une prise de décision lourde avec des conséquences graves (Thomas assume ses actes). Les changements ne sont pas drastiques. Le roman n’est pas blanc ou noir, mais plutôt un très beau nuancier de gris. Au moins 51 nuances.
Les personnages principaux :
Le roman nous raconte donc la vie de Thomas. Premier de la classe, membre de l’équipe de rugby, il est à la fois le cliché du « bad-boy » et du « petit geek ». A travers le roman d’ailleurs, il va passer de l’un à l’autre avant de finalement devenir un personnage à part entière. Cependant, Thomas n’est pas un « héros » : c’est un harceleur, donc un anti-héros, au final. C’est ce qui m’a dérangée, en commençant ma lecture. Ayant été moi-même « harcelée » (oui je met des guillemets parce que ça restait très léger), me mettre à la place des harceleurs n’est donc pas chose aisée. Mais le roman le fait avec brio, nous montrant comment il est simple d’effacer la ligne entre les deux et pour le harceleur, devenir le harcelé en l’espace d’une seconde. Parce que tout se joue à une seconde.
En parrallèle de l’histoire de Thomas, le roman nous présente Elena. Jeune fille discrète et effacée, elle est la cible des moqueries de tout le monde au lycée. Jugée sur son apparence et tout ce qu’elle porte, traitée de « sorcière » car elle aime l’ésotérisme, elle n’est ainsi épargnée que par une seule personne : sa meilleure amie, Catalina. Sans que je ne puisse vous dire pourquoi exactement, c’est elle qui joue le plus gros rôle dans le roman. C’est elle qui va permettre la remise en question de Thomas à travers un objet commun : un mystérieux carnet rouge…
Les personnages secondaires :
Il y a évidemment des personnages secondaires, les plus marquants étant Ashley et Caleb, les amis de Thomas, ainsi que Kelly, l’autre jeune femme harcelée, Agatha, la mère de Thomas et Chris, son frère. Tous ces personnages participent donc à l’éveil spirituel de Thomas, si je puis dire, ainsi qu’à sa remise en question.
Le point de vue choisi est innovant, les personnages sont tout simplement INCROYABLE et évidemment, il y a le thème du roman. J’ai adoré « Ne Renonce Pas » et je remercie l’auteure de m’avoir permis de le lire. C’est (encore) une lecture que je recommande à tout le monde, quel que soit votre âge. C’est un roman qu’il FAUT avoir lu en 2021, à mon sens.
Oui, c’est un roman qui dérange, qui interroge, qui marque et qui fera inévitablement réfléchir. C’est un roman qui s’adresse autant aux gens qui sont/ont été harcelé qu’aux harceleurs, parce qu’au final la frontière entre les deux ne tient à rien.
Un coup de coeur 100% mérité, à découvrir d’urgence !