Quand on pense à la mythologie coréenne et notamment aux créatures qu’on y retrouvent, les réponses les plus fréquentes sont les Dokkaebi (Goblins) ou les Gumiho (Kitsune en Japonais ou Renards à Neuf Queues). Grâce aux dramas, animes, films et maintenant même grâce à la K-Pop[1], les créatures folkloriques coréennes se dévoilent peu à peu aux yeux du grand public. Pourtant, une créature continue d’être le sujet de cauchemars pour les enfants et les adultes coréens depuis des milliers d’années. Une créature dont on entend assez peu parler.

C’est le monstre le plus cruel de la mythologie coréenne : 불가살[2]. Une créature dont le nom signifie littéralement « impossible à tuer » ou « ne peut être tué que par le feu ». La description traditionnelle du Bulgasal est une créature qui a le corps d’un ours, le nez d’un éléphant, les yeux d’un rhinocéros, les pattes d’un tigre, des dents comme des scies à métaux, la peau d’un serpent et la queue d’un taureau.
D’où vient la légende du Bulgasal ?
Le mythe de Bulgasal est un conte oral traditionnel, transmis depuis au moins 2 000 ans. L’histoire se déroule à la fin de l’ère Goryeo et dans les environs de la capitale du royaume. Selon les légendes, la créature aurait été créée par un moine bouddhiste.
Celui-ci fuyait la loi, car le bouddhisme était illégal dans la Corée de l’ère Goryeo. Il trouva refuge chez sa sœur, lui demandant s’il pouvait se cacher quelques temps dans une armoire. Mais sa sœur souhaitait toucher l’argent promis pour la capture de son frère et décida de le livrer aux autorités.
Heureusement pour lui, le mari de sa sœur, un fervent bouddhiste, l’intercepta avant qu’elle ne puisse le faire et décida de la tuer, avant d’encourager notre moine à fuir. Pendant son séjour dans l’armoire, le moine avait créé une petite figure à partir de grains de riz et l’a nourrie d’aiguilles. La petite créature a alors commencé à grandir, se nourrissant uniquement de métal.
Le gouvernement envoya des soldats pour la tuer à l’aide de flèches et d’épées, mais elle se contenta de manger les armes en métal et devint de plus en plus puissante.
Finalement, ils décidèrent de le tuer par le feu, mais cela n’eut aucun effet sur lui, et le Pulgasari porta le feu jusqu’à brûler un village local.
Les mythes divergent sur le sort du Bulgasal.
Certains disent qu’il vit encore aujourd’hui en Corée, tandis que d’autres affirment qu’il a finalement été vaincu par des moines.
Un mythe qui fascine…
Bien qu’effrayantes, les peintures Bulgasal se trouvent sur les paravents et les cheminées des vieilles maisons coréennes. On pense qu’honorer l’esprit du monstre protège les gens contre les catastrophes naturelles et les incendies.
En fait, plusieurs images de la bête se trouvent autour du palais de Gyeongbokgung. Elles sont notamment gravées sur les escaliers, les ponts et les fondations des bâtiments. À l’intérieur, on les trouve également sur des peintures murales et sur divers meubles.
Pour aller plus loin :

- Le Bulgasal en série/drama : Bulgasal : Immortal Souls (2022)
Le résumé : Dan Hwal, âgé de 600 ans, était autrefois un officier militaire de la dynastie Joseon. Encore humain à cette époque, on lui confia une mission dont le but était d’effacer toute trace de la dynastie précédente. C’est au cours de cette mission qu’il fut transformé en Bulgasal, une créature immortelle qui se nourrit de sang humain. Min Sang Wun, à l’inverse, était autrefois une Bulgasal mais a finalement été réincarnée en humaine. Elle vit désormais comme telle, en mourant et en se réincarnant, mais avec tous les souvenirs de ses vies passées. Suite à un évènement tragique, elle va être forcée de changer de nom et d’identité pour fuir.

- Le Bulgasal en webtoon : 7FATES : CHAKHO (2022)
Le résumé : Décrite comme une série de fantasy urbaine, 7FATES : CHAKHO se déroule dans une ville d’un futur proche et raconte l’histoire de sept garçons liés par leur destin. Ensemble, les sept membres surmontent les défis et affrontent les épreuves.
Sources : KoreaByMe – Study.com
[1] Le groupe « Xikers », qui a débuté en Avril 2023, a basé son lore sur la légende des Dokkaebi (Goblins).
[2] Nom coréen de la créature, se prononce « Bulgasal » ou « Pulgasari »