La Malédiction des Dragensblöt (T1) : non, il n’y a pas de dragons

Auteure : Anne Robillard

Editeur : Michel Lafon

Genre : Fantasy

Publié en 2020

Coup de Coeur

Samuel Sven Andersen, un pianiste londonien d’une trentaine d’années, est fauché et désabusé. Séparé de sa fille de neuf ans quand sa femme demande le divorce et incapable de gagner sa vie en raison d’un contrat de disques désastreux, il se met à boire pour oublier ses malheurs, jusqu’à ce qu’il décide de s’enlever la vie. En route vers la Tamise dans un épais brouillard, il aboutit plutôt dans un château hanté par ses ancêtres et apprend qu’ils y sont tous coincés en raison d’une malédiction jetée à la famille par une sorcière en 1066.

Afin de libérer ces pauvres âmes et s’assurer que sa fille ne sera pas la prochaine victime du mauvais sort, Samuel accepte de risquer sa vie en retournant dans le passé d’Ulrik, que la sorcière a damné, pour renverser la situation. Toutefois, il y a 46 portes non identifiées dans le château derrière lesquelles ce passé pourrait se trouver.

Combien de portes devra-t-il ouvrir ? Combien de situations périlleuses devra-t-il affronter avant de trouver celle qui le mènera tout droit à Ulrik ?

Suite à mon débâcle avec Colissimo, j’ai été assez surprise de recevoir ce roman en dehors de son enveloppe, mais tout de même en bon état. Il faut dire que j’avais plutôt hâte de le lire, tous mes ami(e)s me parlant d’Anne Robillard comme étant une grande auteure, avec des romans géniaux mais que je n’avais encore jamais pris le temps de découvrir… Et puis le roman a un dragon sur la couverture, il y a le nom « Dragensblöt » (qui pour moi veut dire « Sang des Dragons » ?) et puis il y a un énorme lien avec la culture viking… Mon petit cœur de mythologue n’a pas pu résister et il m’a été impossible de le refermer une fois le roman ouvert. J’ai été aspirée dans cet univers tout comme Samuel et j’ai hâte de connaître la suite (qui n’arrivera pas assez tôt pour m’empêcher de formuler mes théories farfelues…).

« Ce doit être une dernière épreuve avant d’aller au ciel ! »

On commence le roman en énumérant les malheurs qui se sont abattus sur le héros, Samuel Andersen. En a peine quelques lignes, l’auteure nous dresse déjà un portrait de ce pauvre homme sur lequel le sort semble s’acharner pour une raison qu’il ne comprend pas. Et habilement, en jouant avec cette introduction rapide et efficace, on comprends également son attachement à sa fille et l’amour inconditionnel d’un père envers son enfant qui le pousse à aller à l’encontre de ce que souhaite son coeur pour être certain qu’elle ait un meilleur futur. Cette relation m’a énormément touchée car elle ressemble à une autre relation père/fille qui m’a émue : celle de Klaus et Hope Mikaelson dans la série « The Originals ». Là aussi, nous avons un père près à tout pour s’assurer que sa fille ait la meilleure vie possible, même si cela signifie être hors de sa vie, justement. On début ainsi le récit avec un sentiment de pitié envers Samuel qui souhaite se suicider et une vision assez claire des relations entre les personnages du roman, surtout entre Emily et Samuel.

Puis, petit à petit aux fils des chapitres, nous découvrons les fantômes et leurs histoires, on voit leurs relations avec Samuel évoluer, voire même parfois leurs relations entre eux. Je ne saurais dire quel est le fantôme que je préfère tant ils sont différents. Appartenant à des époques diverses et variés, avec (pour la plupart) les personnalités qu’ils ont forgés dans leur temps et leurs manières « de leur temps », il est assez difficile de complètement rejeter ces êtres, que nous avons pris en pitié presque dès le départ également. Finalement, c’est surtout Esther et Isabel que nous apprenons le plus à connaître, puisque ce sont les seules qui ont des chapitres rédigés de leurs points de vues (ainsi qu’Andrew, mais c’est le chapitre qui nous introduit à tous les fantômes de la maison donc je ne le compte pas vraiment comme étant du développement de personnages).

Je dois avouer avoir eu peur de devoir découvrir quarante-cinq fantômes d’un seul coup, avec leurs histoires, leurs personnalités et leurs désirs dans un seul tome, même s’il fait 324 pages. Finalement, ce n’est pas vraiment le cas. En tout, j’ai noté vingt-quatre noms et numéros, certains que j’ai écrit grâce à mes déductions, d’autres car ils sont présentés dans le récit, soit la moitié des fantômes que l’on sait présent dans le roman. Il y a donc encore des histoires et des passés à découvrir, ce qui est de toute manière le but de ce roman, afin de justement déjouer la malédiction et permettre le repos des âmes de tout le monde (et également de ne pas laisser Emily subir elle aussi cette fameuse malédiction). Les passages dans le passé sont fantastiques, avec cette…sous-intrigue ? En tout cas, pour le moment s’en est une. Donc cette sous-intrigue au sujet de Felicity, Alice et Pharos…

« Arwen, la délaissée, par Samuel Andersen ? murmura-t-elle, interdite.« 

Le roman présente donc tous ces univers potentiels qu’il faut encore découvrir, toutes ces époques que Samuel a des chances de devoir traverser, tout en tissant dans le fond la menace représentée par la sorcière, qui n’est jusqu’ici évoquée que lorsque les fantômes racontent comment ils sont morts. Je dois dire que de tous les personnages, c’est un peu celle qui m’intrigue le plus, pour comprendre comment elle a jeté le sort, pourquoi (une raison est donnée dans le roman bien sûr, mais j’aimerai comprendre ce qui l’a poussée à lancer un sort aussi violent et long juste pour le « crime » commis) et ce qu’elle gagne en faisant cela. Parce qu’il doit probablement y avoir une raison. En tout cas, je sais que je vais guetter la moindre nouvelle du tome 2 pendant un long moment, parce que je me suis vraiment amusée à découvrir tous ces personnages, à voir les relations fleurir, à voir Samuel évoluer, ainsi qu’Emily, qui me plaît décidément beaucoup.

La relation entre Esther et Isabel est peut-être celle qui me passionne le plus. Et je suis aussi assez curieuse de voir l’évolution du personnage de Rose, auquel personne ne semble prêter attention et qui est pourtant mieux au courant que tout le monde de ce qui se passe. Les enfants-fantômes semblent avoir des capacités de compréhension que n’ont pas les adultes et j’espère sincèrement que les tomes suivants parleront un peu plus d’eux et de ce qu’ils savent. Et bien sûr, j’attends la résolution non seulement de l’histoire en général, mais aussi des histoires individuelles de tout le monde. Je veux voir Samuel retrouver une vie décente et heureuse. Je veux que les fantômes trouvent la paix et puissent retrouver leurs proches qui n’ont pas été maudis. Et je veux qu’Emily apprenne tout au sujet de cette malédiction et puisse prouver au monde que son père est le héros qu’elle a toujours défendu.

A quand la suite ?

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4 commentaire

  1. Mhh, il y a quand même une fin, à la fin du tome 1, ou ce n’est qu’une fin ouverte en attendant le tome suivant ?
    J’aime bien les histoires de fantômes, par principe. Le pitch me fait un peu penser au Secret de Green Knowe.

    1. Ce n’est pas une fin totalement ouverte. L’intrigue n’est clairement pas terminée et la malédiction n’a pas été achevée, donc on comprend qu’il y aura une suite, mais le tome se conclut tout de même sur une petite morales et une belle évolution du personnage principal 🙂

  2. […] à ma précédente lecture, j’étais plutôt heureuse de commencer un nouveau roman, surtout qui parle de […]

  3. […] fait penser à « La Malédiction des Dragensblöt » dont j’ai déjà pu parler, mais aussi aux sorcières de la famille Bennett dans « The Vampire Diaries » […]

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