Suite à ma lecture du premier tome du roman de Kiersten White, « La Duperie de Guenièvre », j’ai trouvé plutôt intéressant de me pencher vers ce personnage. En effet, dans pratiquement toutes les adaptations proposées des légendes, Guenièvre n’a quasiment qu’un seul rôle : trahir Arthur en choisissant de s’enfuir avec Lancelot (ou en tout cas, de tomber amoureuse de lui). Or, dans la légende, bien que cette histoire occupe une grande partie du destin de la jeune reine, la fin de ce triangle amoureux est…bien différent. Surtout que pratiquement toutes les versions ommettent le rôle de Mordred (sauf un film, à ma connaissance).
Le prénom Guenièvre est, de manière ultime, issu du gallois Gwenhwyfar. Il s’agit d’un composé des mots gallois gwen, gwyn « blanc, lumineux, saint » et hwyfar qui signifie soit « tendre, doux », soit « fantôme, esprit, fée ». Il est apparenté au vieil irlandais Findabair, du proto-celtique *windo- « blanc, clair, saint » et *sēbarā, « être magique » (apparenté au vieil irlandais síabair, « spectre, fantôme, être surnaturel ». Il suggère que dans les anciennes légendes celtiques la reine avait un lien avec le monde féerique. En effet, sa pâleur et sa blondeur laissent croire qu’elle est issue de l’Autre Monde, cet univers parallèle hors du temps, à la fois lieu de magie et refuge des esprits, qui abrite des êtres mystérieux à la beauté diaphane. Cette caractéristique, présente dans les très anciens textes gallois, a été complètement gommée par les auteurs médiévaux qui ont donné à Guenièvre l’image d’une parfaite princesse chrétienne.
Guenièvre est généralement présentée comme la fille du roi Léodagan de Carmélide qui avait de très bonnes relations avec le roi Arthur et permit ainsi leur rencontre. Guenièvre ne fait l’objet au mieux que de courtes mentions dans les chroniques. Son personnage s’étoffe à partir du xiie siècle dans la littérature proprement dite, chez Chrétien de Troyes par exemple, qui répond peut-être aux attentes d’un public de dames nobles de la cour de Marie de Champagne intéressées par les personnages féminins. Dans le cycle arthurien, développé sur quelques siècles par de nombreux auteurs, elle apparait tantôt comme un personnage entièrement négatif, faible ou opportuniste, tantôt comme une dame remplie de qualités mais victime de la fatalité.
La reine Guenièvre est très belle. Elle a des cheveux d’or, de grands yeux bleus et un teint frais comme une rose. Elle correspond à tous les canons de beauté du Moyen Âge. D’ailleurs, pour les hommes de l’époque, Guenièvre est un peu la femme idéale. Douce, délicate et obéissante, elle sait aussi parfaitement se comporter en société. En bonne princesse médiévale, elle maîtrise parfaitement tous les codes de la courtoisie, elle est discrète, ne se mèle pas des affaires du roi et des chevaliers, elle sait filer et tisser à merveille. C’est une excellente hôtesse qui sait toujours faire honneur aux nombreux chevaliers qui viennent séjourner à la cour et elle est une convive des plus agréables. Elle est très apréciée à la cour du roi, tant par les chevaliers qu’elle cotoie que par les simples sujets du royaume avec qui elle se montre toujours très charitable. En somme, Guenièvre est une reine parfaite.
Elle est la fille du roi Léodagan, qui a servi Uther Pendragon et qui est parmi les premiers à reconnaître Arthur. Lorsque ce dernier accourt à son aide, il rencontre Guenièvre. Ils s’éprennent l’un de l’autre et convolent, mais à l’arrivée de Lancelot du Lac à la cour, c’est le coup de foudre immédiat et le début d’une relation adultère qui ne sera découverte que plus tard par le roi, lorsqu’il constate à l’issue d’un festin l’absence simultanée des amants. Agravain et Mordred, fils et beau-fils du roi Lot, s’étant portés témoins du forfait, pression est faite sur Arthur pour qu’il fasse périr Guenièvre sur le bûcher. Il s’y résout à contrecœur.
Lancelot ayant promis de sauver la reine avec l’aide de sa parentèle, Arthur fait protéger le site de l’exécution par les autres chevaliers. Lancelot a le dessus, Gaheris et Gareth, frères de Gauvain, sont tués au combat. Gauvain pousse Arthur à poursuivre Lancelot en France où il s’est réfugié. En prévision de sa campagne française, Arthur laisse Guenièvre, semble-t-il amnistiée, à la garde de Mordred. À peine le roi parti, Mordred révèle ses intentions de s’emparer du trône et d’épouser Guenièvre. Celle-ci, selon les versions, accepte ou s’enfuit pour se réfugier à la tour de Londres et enfin dans un couvent. Ayant appris les nouvelles, Arthur retourne en Bretagne, confronte Mordred à Camlann et le tue, mais lui-même est mortellement blessé. Il est emmené par Morgane à Avalon. Quant à Guenièvre, après une dernière rencontre avec Lancelot, elle se retire dans son couvent pour y finir ses jours.
Sources : Wikipédia – Légende de la Table Ronde –
Un article passionnant, comme toujours !
Aw ❤️
Merci pour ton article
Avec plaisir !
Très intéressant merci beaucoup
Il est évident qu’elle n’a pas forcément le bon rôle, mais bon… Il y a eu de la manipulation tout de même et je pense que les choses ne sont pas toujours aussi évidente que cela.
Si mes souvenirs sont bons ( car cela fait longtemps que je n’ai rien lu sur le sujet ), ce qui me déplaisait le plus c’était son côté « religion ».
Maintenant comme je te l’ai déjà dit, je connais ces légendes surtout via les livres de Marion Zimmer Bradley, que j’ai tellement apprécié qu’il est difficile de me tourner vers autre chose de peur d’être déçu..