Merlin, personnage de légende

Il y a quelques temps, je vous parlais de la série anglaise « Merlin », diffusée sur la BBC jusqu’en 2012. J’avais même fait, au tout début du blog, un article sur la dame du Lac, un autre personnage de la légende arthurienne. Aujourd’hui, je tenais à vous parler du personnage de Merlin. Un personnage qui, comme tout personnage de légende, varie en fonction des récits et du point de vue, entre un homme d’une grande bonté et un homme dur et impitoyable. Peut-être que la vérité se cache dans l’entre-deux ?

Selon les légendes, Merlin a pour père le Diable en personne qui vint sur Terre et parvint à se faire aimer d’une fille aussi naïve que belle. Puis il disparut sans laisser de trace. Enceinte, la jeune femme fut jeter en prison, comme le voulait la loi concernant les femmes enceintes non-mariée. Enfin le bébé vint au monde : Merlin. Mais il était velu à faire peur, si bien qu’aucune nourrice ne voulut l’allaiter (en même temps, c’est le fils du Diable, il ne fallait pas s’attendre à un ange…oh wait).

On le laissa quelque temps à son infortunée mère, puis vint le sinistre jour où le bourreau voulut exécuter la sentence. Ce fut alors que se produisit le premier prodige: Merlin, qui n’avait jusque-là émis que de vagues vagissements tout à fait normaux pour son âge, prit la parole et, devant l’assistance et le bourreau stupéfait, défendit sa mère avec grande éloquence. A tel point qu’ils quittèrent tous les deux la prison quelques temps plus tard !

A partir de là, les légendes divergent. Certaines racontent qu’il fut la raison de la mort de Vortigen (un méchant roi ayant essayé d’assassiner les deux enfants du roi Pendragon pour pouvoir régner éternellement) en se rangeant du côté d’Uther Pendragon, se transformant en dragon rouge pour brûler les troupes de Vortigen. Pour d’autres légendes, c’est aux côtés d’Arthur, le fils d’Uther, que Merlin décide de se ranger. Dans tous les cas, la naissance d’Arthur est liée à Merlin. Merlin aide Uther Pendragon à séduire Ygraine de Cornouailles : de cette union naît Arthur, le roi providentiel.

Au niveau de ses pouvoirs, les légendes ne l’apparentent jamais au terme de « druide ». Dans les légendes, Merlin interprète les signes et lit dans les étoiles. Il devine ce qui est caché, et voit l’avenir comme le passé. Ses pouvoirs le conduisent parfois à rire des apparences, d’un rire incompréhensible au commun des mortels. Merlin connaît l’usage de la magie et l’enseigne. Ses élèves magiciennes sont toutes des femmes, dont Morgane et Viviane.

Beau et laid, jeune et vieux, sage et fol, Merlin surprend toujours par l’extrême variété des aspects qu’il adopte : vieillard, harpeur aveugle, page élégant, bouvier sauvage, bûcheron. Ou encore cerf au blanc pied, le cerf qui guide les humains à travers les portes de l’Autre Monde.

Merlin parle le langage des animaux et chevauche même à la tête d’une armée de cerfs. À Brocéliande, on le devine derrière le maître des taureaux furieux. Les forêts restent le lieu où Merlin se réfugie pour redevenir lui-même après la folie des hommes. Il vit comme animal, se nourrissant des fruits des bois et de l’eau des sources. Il tire de cette osmose avec la nature sa force et son pouvoir prophétique.

Lorsque Merlin livre à Viviane le secret qui va le faire prisonnier, il connaît les pensées de la fée des eaux. Il sait depuis longtemps son propre destin : vivre son éternité auprès de sa bien-aimée, au cœur de la forêt de Brocéliande (oui parce qu’en plus de toute son histoire, il fallait bien ajouter une romance tragique).

Il y a eu de nombreuses réécritures du personnage, de très nombreuses adaptations. Il y a évidemment la version de la série « Merlin« , que j’aime beaucoup parce qu’on y découvre un jeune Merlin qui doit jongler entre destinée et sa propre vie. Puis, il y a le film « Arthur : la Légende d’Excalibur » où Merlin n’apparaît que quelques secondes (on ne voit pas son visage), mais qui se rapproche de la version des légendes, puisqu’il forge Excalibur pour Uther (bon ça, c’est pas trop vrai) pour l’aider à vaincre Vortigen (la c’est bon, sauf que normalement c’est Uther qui le tue et pas Arthur, mais là légende est là quoi).


On a bien sûr la version animée de Disney et je n’ai pas grand-chose à dire dessus, si ce n’est qu’il permet à Arthur de rêver. Et le film « Excalibur » de John Boorman, dont la vision de Merlin réunit une combinaison d’archétypes jungiens : vieil homme sage, métamorphe et farceur, doué de prescience, d’une affinité avec le monde animal (il parle aux chevaux) et avec le dragon, il est chargé de l’éducation d’Arthur, tout en formant un élément humoristique du film.

Source : Destination Brocéliande

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16 commentaire

  1. Super article, comme toujours, tellement intéressant ce personnage !
    Dans Once Upon A Time, il apparaît encore différemment et on sait pas exactement s’il est du côté du bien ou du mal. J’aime bien cette version aussi 🙂

  2. Lestestsdestephanie

    J’aime bien les histoires avec merlin

  3. J’ai lu beaucoup de poches classiques et c’est un thème qui me plaît particulièrement mais aussi son époque

  4. Un sujet passionnant… Personnellement j’ai eu un coup de coeur pour les ouvrages de Marion Zimmer Bradley, mais bien évidemment le premier Merlin que j’ai connu était celui de Disney. C’est vrai que bien souvent il change selon les adaptation, mais c’est un personnage qui fascine, qui intrigue.

  5. J’adore ce personnage de Merlin. Très bel article.

  6. J’aime beaucoup les histoires de merlin, mais moins en série.

  7. c’est vrai qu’on a jamais le même Merlin !
    c’est marrant, chacun peut choisir sa version préférée 🙂

  8. Whaou je ne savais pas tout ça sur Merlin. Tu es une encyclopédie des personnages de légende. Toujours interessant de te lire

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