Auteure: Emilie Courts
ECHO Editions
Genre : Poèmes – Recueil
Publication prévue en Mars 2020
L’au-delà de l’eau de là délie le chant des phrases qui s’enchaînent, comme toute blessure, je pense. Mens-je ?
Cette année commence à prendre des airs de partie de JUMAJI et je ne sais pas si cela me rassure. Heureusement, j’ai fait le plein de livres avant la fermeture des librairies et bibliothèques (bien que ma pile à lire soit déjà assez vertigineuse comme ça). Du coup, je pense que je vais pouvoir écrire pas mal de chroniques livresques mais aussi sur des films/séries parce que je vais probablement en commencer beaucoup. Donc heu… Soyez prêt ? Bref. Aujourd’hui, je vais vous parler d’un recueil de poèmes et j’espère que je saurais en parler de manière naturelle parce que je n’ai absolument aucune idée de comment juger des poèmes (j’en lis rarement).
« Je fais le tri
Dans mes images.«
Le recueil est divisé en plusieurs sous-parties, elles-même contenant plusieurs poèmes. Donc pour faire simple, je vais parler de chaque sous-parties plutôt que de tout traiter poèmes par poèmes, parce que sinon cette chronique sera indigeste et beaucoup trop longue. Donc, la première « sous-partie » se nomme « Entre ombre et lumière ». Elle contient surtout des poèmes assez courts, portant sur des sujets plutôt frivole ou humoristique. Les rimes ne sont pas forcément de la partie à chaque fois, ou rarement tout le long du poème, ce qui m’a plutôt décontenancé au départ. Pourtant, j’ai grandement apprécié ma lecture et au fil des lignes, j’ai pris plaisir à découvrir les poèmes et leurs univers. C’est aussi la sous-partie la plus courte avec seulement deux poèmes.
La seconde « sous-partie » s’intitule « Dans les Ténèbres ». Elle est un petit peu plus longue (mais ce n’est pas la plus longue) et comporte des poèmes avec des messages un petit peu plus héroïque, à la manière d’un récit de Fantasy, en s’appuyant également sur de la mythologie. Il y a beaucoup moins d’humour, parfois du language un peu plus vulgaire (ce qui m’a quand même fait sourire), des références à la « destinée » et j’ai noté des références (peut-être involontaire) à Médée, Aladdin et aux sorcières de Salem dans certains de ces poèmes, ce qui m’a beaucoup plus. Ce sont peut-être, d’ailleurs, les poèmes que j’ai le plus apprécié découvrir.
La troisième sous-partie est déjà beaucoup plus longue et se nomme « L’Esprit Paradoxal des Anges ». Ce sont des poèmes aux messages beaucoup plus lourds de sens et plein de cynisme sur la société actuelle qui m’a donné des frissons. Du cynisme sur les croyances, le manque de foi en Dieu, sur la « mort » sociale des victimes de viol, sur les ruptures difficiles bref, une belle tranche de réalité un peu morbide qui m’a mit une petite claque sur la joue. Chacune de ces « sous-partie » peut être vue comme une nouvelle « vague » est on a clairement ici le tsunami qui balaye le reste, avant d’être remplacé par d’autres vagues, en attente du prochain cataclysme.
La partie suivante se nomme « Une existence de tempête » et j’avoue que c’est à ce moment-là que j’ai compris que je ne pourrais pas faire une critique poèmes par poèmes sur le blog. Ce sont des poèmes qui ont comme lien le surnaturel. Les fantômes, les Dieux, les Déesses, les Reines, avec majoritairement l’amour comme fil conducteur. Je ne sais pas trop comment réagir à cette partie parce que ce sont des poèmes qui jouent beaucoup avec les émotions et le ressenti du lecteur, ce qui est donc extrêmement personnel. J’avoue que c’est une des parties qui m’a le moins marqué, sans que je ne sache trop pourquoi. Peut-être parce qu’elle suit une des parties avec les thèmes les plus marquants, ce qui la rend un poil plus « fade » à mes yeux.
Suivant celle-ci, nous avons « Assassin ». Une partie un peu plus légère, avec du language à nouveau parfois vulgaire, une insistance sur l’Amour, le rapport aux autres et la Sexualité. Certains ressemblent à des poèmes, d’autres sont plus proches de la chanson et enfin d’autres semblent être des prologues de romans, comme par exemple « Fille Anorexique ». Cette partie reste relativement courte avec des poèmes plein d’humour parfois très léger, ce qui est assez agréable.
Puis, vient « A mon Sujet ». Je m’attendais à des poèmes sur l’auteure, peut-être, mais non. Ce sont surtout des poèmes en « je » qui raconte des tranches d’une vie d’une personne (qui est peut-être l’auteure après tout, je n’en sais rien !). Une nouvelle partie très courte et pourtant très agréable, avec une pointe d’humour, une pointe de sexualité, une pointe de faits divers et de dialogues, ce qui la rend étrange et fascinante de par sa forme.
Parlons de « Première Victime » et de « Vieillesse ». Je les regroupe non pas parce que leurs idées sont similaires, mais parce que sinon cette chronique va être si longue qu’il vous faudra une période de confinement de plus de quinze jours pour la lire. Et les deux parties sont très courtes ! La première parle de justice et de soleil (je n’ai pas bien compris le message du premier). Et le second parle, évidemment, des grands-parents que nous aimons tant. Des poèmes plein de tendresse !
Nous avons ensuite « Souviens-toi des douleurs du passé », qui nous parle avec cynisme de notre « malchance d’être nés sur Terre », avec des personnages qui ne parviennent pas à oublier un élément de leurs passés qui semblent les retenir prisonnier. Et cette partie s’enchaîne avec « La Tranquillité appartient au passé » qui me semblait être lié avec l’idée de « passé ». Et effectivement, ici c’est une sorte de regret de ne pas avoir plus savouré la vie lorsque nous étions enfant car c’était notre seul moment de « paix ».
Nous avons ensuite « Intrusion Vocale », qui commence sur un poème au titre digne d’un Quizz BuzzFeed: « Quelle sorte de pute est-tu ? ». Comme vous l’aurez deviné avec ce titre, ce sont des poèmes à l’humour un peu grossier et décalé, avec un language à nouveau assez vulgaire mais qui fait sourire. Ce sont des poèmes très courts, en général dépassant rarement une page. Des poèmes qui touchent un peu à tous les sujets de société. Puis nous avons à la fin « Les Autres » qui continuent cette idée de dépeindre un portrait réaliste et cynique du reste de la population de laquelle notre narrateur semble s’exclure. Des petits portraits de différents types de personnes, allant du plus léger et drôle aux plus lourds et sombres, peignant une société hétéroclite ressemblant très fortement à la nôtre.
« Je ne suis pas comme tu me vois sur ton écran«
J’espère ne pas avoir analysé ce recueil n’importe comment, n’ayant pas l’habitude de lire des poèmes. J’ai passé un excellent moment et même pour une « non-initiée » à ce genre, j’ai été happée par la plume de l’auteur et le style changeant en fonction du message et du thème. J’avais déjà pu lire un roman de cette auteure et je savais à l’avance que son style me conviendrait. Si vous cherchez de la lecture pour les quinze prochains jours, je ne peux que vous recommander ce recueil qui saura vous divertir pendant probablement deux à trois jours en fonction de votre rythme de lecture !