Auteure: Arwen E. Dayton
Editeur : Michel Lafon
Genre : Science-Fiction
Publié en 2020
Six époques, Six Histoires, Six Quêtes de Perfection.
Depuis des décennies, l’homme cherche à déjouer les règles de la nature pour créer un être suprême. Toujours plus fort, toujours plus rapide, toujours plus beau. Le monde de demain regorge d’ambitions nouvelles et de performances extrêmes. Ce dont on peut rêver, on peut le devenir. Mais l’être suprême pourra-t-il un jour devenir l’être parfait ?
Suite à ma précédente lecture, j’étais plutôt heureuse de commencer un nouveau roman, surtout qui parle de science-fiction ! Un roman qui se targue qui plus est d’être dans la même lignée que « Black Mirror », une série qui vend plutôt du rêve quand on aime la SF (bien qu’elle soit également très trash). Forcément, je vois ça sur une quatrième de couverture, je n’hésite pas une seule seconde à prendre et lire ce roman ! Et puis bon, la couverture est magnifique, le résumé est aguicheur, l’idée de base est simplement géniale (si vous avez vu mes critiques de SF précédentes, vous savez que j’adore les romans qui traitent de la question de l’Humanité dans un monde où les gens sont entièrement ou partiellement devenus des machines). Mais… Je n’ai pas réussi à accrocher.
« Mais qu’il se taise, cet humain ! »
On commence le roman avec l’histoire de deux jumeaux identiques atteint d’une malade rare et grave lié justement au fait qu’ils soient des jumeaux. C’est une histoire plutôt touchante et en la lisant, je me disais que le roman commençait bien. On a des personnages dont le lien est solidement établis, avec une histoire touchante et une résolution plutôt larmoyante et qui peut briser le coeur de certains lecteurs… Mais la narration a rendu cela assez difficile à lire. On raconte l’histoire de jeunes enfants qui vont devoir subir une opération lourde alors qu’ils sont déjà mal en point, afin de former une sorte de « super-coeur » et… Le personnage principal (l’un des jumeaux) passe son temps à faire de l’humour. Le seul moment où il est touchant sont ses moments avec sa soeur et à ces moments-là, l’humour est acceptable et même plutôt bien fait. Mais du coup, l’effet un peu stressant est retiré par cet humour qui m’a plusieurs fois fait grincer les deux.
Un des problèmes majeurs de ce roman est probablement cette volonté qu’à eu l’auteure de vraiment cibler les « jeunes ». C’est du young-adult, c’est sûr. Pourtant, j’en lis du Y/A, sans problème ! Mais là, c’est juste « too much » pour moi. En lisant le résumé, je m’attendais à lire des histoires sur des humains visiblement augmentés qui doivent braver la société pour se faire accepter, avec une réunion de tous ces héros à la fin du roman et une sorte d’apothéose où la société finit par comprendre qu’ils ne sont pas si différents que cela de nous… Mais… Non. Alors, il y a un problème avec la société qui n’accepte pas ces humains « augmentés », mais c’est du background au lieu d’être le problème principal. Non non, le soucis principal c’est les intrigues amoureuses. Et pour quelqu’un comme moi qui a du mal avec cette volonté permanente de mettre de la romance là où ça n’est pas nécessaire… Forcément, ça coince.
Après, pour être honnête, la note de l’auteur ne promettait rien de plus. Son but était de dépeindre des jeunes adultes qui devront apprendre à grandir et à s’épanouir dans un monde où la notion de « soi » ne cesse d’évoluer. Et elle répond parfaitement à cette question. Je n’ai simplement pas apprécié sa manière de ne le faire parce que je trouvais cela trop enfantin, ou traité avec trop de légèreté. Et du coup, le fait qu’on lui colle l’idée en plus que ce roman est un digne descendant de « Black Mirror », ça m’a fait doucement grincer des dents. Pourtant, je n’ai pas TOUT détesté non plus. Alexios et Chance ont probablement les meilleurs histoires du roman, sans aucun doute. Le premier est un petit génie qui vit dans l’eau et la seconde cherche absolument à, justement, chercher qui elle est, ce qu’elle est. Ce sont les deux histoires qui, selon moi, répondent aux questions soulevées par l’auteure avec brio et elles valent la peine que vous lisiez le roman.
« Il y avait dans ce monde des horreurs sans nom; il y avait la mort et le mal, l’arrogance et l’apathie. Mais il y avait surtout l’amitié et l’espoir. […] Il y avait l’amour, aussi.«
Au final, je pense que la meilleure explication que je puisse donner à ce roman, c’est que je n’étais pas dans le public ciblé. Je suis peut-être trop vieille, trop critique vis-à-vis de mes lectures, j’avais sûrement trop d’attentes aussi pour apprécier ce roman comme l’auteure le voulait. Je pense également que la comparaison avec « Black Mirror » est un argument CONTRE le roman plus qu’une réelle aide ou coup de pouce pour aider les ventes, parce que les amateurs de la série n’aimeront pas forcément ce roman (j’en suis la preuve). Dans l’ensemble, j’ai tout de même passé un bon moment de lecture, j’ai aimé découvrir certains des univers et des personnages (même si je reste totalement choquée par la seconde où je ne comprends pas comment l’auteure a pu finir sur une note aussi légère vu ce qu’il s’y déroule simplement au nom de « l’amour »…) et la plume de l’auteur est très agréable.
Je serais partante pour lire le roman en anglais, voir si je ressens la même chose (je ne rejette aucunement la faute sur la traduction, mais je sais que parfois l’humour anglais a du mal à passer en français), voire d’autres romans de la même auteure pour savoir si c’est simplement CE roman qui pêche ou non. Et évidemment, je ne peux que vous encourager à lire ce roman par vous-même quand il sortira, pour forger votre propre avis et venir me dire que je n’ai rien compris et que je suis clairement juste vieille… Ce qui est très probable ! En attendant, je vais continuer à aller lire des romans et je vais surtout finir mon thé avant qu’il ne soit froid !
[…] Autres avis sur la blogosphère :https://tigrisleonum.wordpress.com/2020/03/08/supremes/https://lapommequirougit.com/2020/03/14/supremes-%E2%80%A2-arwen-elys-dayton/ […]
🙂