Je veux m’envoler : un retournement de cerveau en règle

Auteur : Malik Grillon-Mixtur

Auteur Indépendant

Genre : Thriller Psychologique

Coup de Coeur

Marcus Notre-Dame, brillant lieutenant de la DRPJ de Versailles est dépêché sur une affaire hautement politique. « Beyond the Beauty », pur-sang prodige appartenant aux prestigieuses Écuries Villeret et à L’Émir du Qatar, est enlevée à l’aéroport Charles de Gaulle. La jument, joyau de la couronne qatarie, sera exécutée selon des rites sacrificiels inspirés de la mythologie nordique, qui tiendront le lecteur en haleine.

Aidée par Jordis Silverstrand, agente d’Interpol spécialiste de la civilisation et mythologie nordique, la police judiciaire s’engage alors dans une véritable course contre la montre pour résoudre les différentes énigmes de ces rites macabres. Au cours de cette enquête, les pressions politico-médiatiques plongeront notre inspecteur au passé obscur dans une affaire de famille des plus sombre. Le lieutenant traquera une menace sans visage qui éventrera vos nuits.

Deux familles ennemies ou alliées ? Deux femmes liées par une énigmatique relation. Avec puissance et émotion, l’auteur nous plonge dans une intrigue complexe qui révèlera la détresse d’un être qui “veut s’envoler”. Marcus Notre-Dame, arrêtera-t-il cette menace à temps ? Pourra-t-il seulement être le héros de cette fresque bouleversante, qui bouscule les codes du thriller.

Après une semaine de « vacances » (pendant laquelle je travaillais tous les jours de 9 heures à 18 heures, sans parler des révisions de concours), je reprends (enfin) la lecture. La lecture de « Cogito » m’avait fait réfléchir au sort de l’humanité si nous poussions trop loin les avancées technologiques, alors j’ai décidé de continuer dans la psychologie avec un thriller me venant de « Simplement Pro » et qui avait plutôt attiré mon attention, rien que grâce à son résumé et à sa couverture (qui est juste à tomber, le noir et blanc de ma tablette ne lui faisant aucunement justice !).

« La légère odeur de polyéthylène de nos gilets pare-balles agressait nos narines pour nous rappeler que nous allions tutoyer la mort. »

Ce roman a été un vrai coup de cœur et ce, dès les premières lignes. Il faut dire que le roman fait mouche dès le départ en faisant allusion à l’opération « Marignane » qui a eu lieu en 1994 et s’étant soldé par la mort de quatre terroristes qui avait voulu détourner un avion pour le faire s’écraser sur la Tour Eiffel. La conséquence directe fut l’arrêt de tout vol pour l’Algérie par la compagnie Air France jusqu’en 2003. Un début de roman qui accroche donc directement le lecteur et qui donne également un ton assez sombre au récit. Qui plus est, le thème du roman est (selon moi) le traumatisme. Tous les personnages en ont un et la seule différence, c’est comment est-ce qu’ils le surmontent (pour ceux qui ont décidé de le surmonter).

La construction du récit est tout aussi énigmatique que l’intrigue que nous suivons. Les chapitres suivent pratiquement toujours le point de vue de Marcus Notre-Dame, le héros du roman, mais il arrive qu’il y ait des changements de point de vue qui permettent d’étoffer le récit et le complexifier également. Ainsi, l’auteur réussit le tour de force de permettre à ses lecteurs de devenir omniscient tout en étant en permanence dans le flou quel que soit le sujet. On apprend avant les personnages des moments-clés du récit, mais nous n’avons pas les informations nécessaires pour les comprendre, alors nous passons à côté. Et je dois avouer que c’est ce que je préfère dans un roman, me faire « balader » par l’auteur jusqu’à la révélation finale qui me fait comprendre qu’on s’est joué de moi.

Un autre aspect que j’apprécie grandement dans un récit, c’est le côté « enseignement ». Ainsi, je n’ai pu que me réjouir de voir que la mythologie nordique était grandement utilisée et surtout qu’elle soit un point central du récit ! Et du coup, j’ai adoré le personnage de Jordis. Outre sa passion pour la mythologie nordique et les longs cours qu’elle est capable de donner dessus, c’est aussi un des personnages les plus attachants parce qu’elle sait comment s’adapter à chaque personnage pour ne jamais être dans le conflit avec personne. Une personne douce et amusante, qui a une très grande connaissance de la mythologie… Pardon, j’ai par moment l’impression de me décrire (#modestie).

« C’est un aigle de sang, le blodorn !« 

Parlons justement du personnage de Marcus, maintenant. Il est clairement dépeint comme le héro du récit, puisque c’est lui qui parvient à compléter le puzzle avant tout le monde, qu’il prend les décisions presque tout du long (et ce malgré sa longue liste de supérieur) et qu’il est en permanence tiraillé entre son devoir en tant que policier (et amant) et son désir (quasi-litéral) de vérité. Et finalement, il lui faut céder à l’un pour consolider sa foi dans l’autre. C’est un personnage que j’ai adoré suivre justement à cause de ce dilemme, justement. Le roman retrace l’intégralité de sa vie, nous racontant même parfois des choses qui ne servent pas vraiment le récit, comme ses anciens faits de guerre avec d’autres amis qui ne sont pas présent dans le roman. Du coup, à chaque fois qu’il craque, qu’il est tenté, qu’il place une nouvelle pièce dans le puzzle, impossible de ne pas ressentir sa peine, sa douleur, sa tristesse ou sa colère. Un personnage construit avec brio.

Un roman mêlant animaux, mythologie et meurtre, que demander de plus ? En toute franchise, pas grand-chose. J’ai passé un excellent moment et même si j’ai tout de même procéder à une seconde lecture avant ma critique pour être sûre de balayer tous les points, j’ai adoré ce roman et il mérite ses cinq étoiles. Après bien sûr, il me reste des questions et j’ai quelques petites incompréhensions : par exemple, je ne suis pas sûre d’avoir compris qui était le mystérieux narrateur qui raconte tous les éléments du passé de Marcus et qui semble lié à l’intrigue ? On ne le revoit plus du tout, même après l’épilogue… Epilogue qui laisse d’ailleurs penser qu’il y aura une suite, peut-être avec Marcus en danger cette fois ? En tout cas, il semble y avoir encore de la menace dans l’air et ça laisse planer le doute. Hormis ces deux petits détails, dans l’ensemble j’ai été plus que satisfaite par ma lecture et je tiens à remercier l’auteur pour m’avoir permis de découvrir ce roman si poignant.

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